Samedi 05 novembre 2016
Vue du camping, au petit déjeuner. Quelle misère !Plus rien à voir avec la tempête d'hier soir. Nous quittons Puerto San Julian après avoir fait quelques courses. J’ai refait le plein avec du gasoil euro10 et j’y ai ajouté l’additif pour nettoyage du moteur.
Nous récupérons à nouveau la nationale 3. Ce matin il n’y a pas un souffle de vent. Il aurait fallu partir à 6 heures de façon à rouler tranquille.
Le vent se lève à nouveau vers midi.
Nous nous arrêtons pour déjeuner sur le parking d’une station YPF à Cmte.Luis Piedrabuena. Nous avons fait 129 kms sans problème, nous décidons de continuer cet après-midi. Je refais à nouveau le plein avec de l’euro10, 16l au 100. Il reste 229 kms jusqu’à Rio Gallegos.
Un petit arrêt au bord de la rivière Santa Cruz, mais impossible d'aller sur le pont, j'ai eu peur de m'envoler.
La météo avait annoncé de la pluie. Il pleut, j’ai vu 4 gouttes sur mon pare-brise. Il fait un temps superbe mais toujours ce vent épouvantable qui disperse les volutes de fumée noire que crachent Tranquiloubilou à chaque changement de vitesse.
Les guanacos et les choiques sont omniprésents mais nous apercevons aussi des flamants roses.
A l’entrée de l’autoroute qui mène à Rio Gallégos, contrôle de police. Un jeune hyper sympa nous arrêtent, avec un grand sourire, après avoir regardé la plaque et nous demande.
-Donde vienen, France o Frrrrrrrranciaaaa ? Il est apparemment très content de prononcer « France » sans aucun accent. Et il entreprend de nous faire prononcer pendant au moins 5 mn « Rrrrio Rachèrros (Rio Gallegos)» et « Arrentina (Argentina)»
Nous avons bien ri.
Il nous demande si nous apprécions son pays.
- L’argentine est très belle
- si pero mucho ladrones
- c’est pareil en France
-si es igual en Francia
Il parle des attentats et fini par « je suis charlie ». Il nous souhaite « buen viaje» sans même nous avoir demandé nos papiers.
Nous stationnons vers 18h sur le parking d’une station Ypf dans l’espoir d’avoir du wi-fi mais évidemment cela ne fonctionne pas, là non plus. Le garage n’ouvre que lundi matin et nous n’allons pas passer le dimanche sur le parking d’une station-service. Nous refaisons le plein. La conso est constante à 16l au 100. Conjonction des énormes côtes et du gasoil ultra qu’il n’aurait pas fallu mettre ou problème d’injection ? Nous allons sur un parking indiqué par Ioverlander en bord de mer. Nous stationnons à côté de 2 autres camping-cars français. Le vent est toujours aussi violent et dès que le soleil disparaît il est glacial.
Dimanche 06 novembre 2016
La nuit a été plutôt difficile. IL y a une bande de fêlés du bocal qui s’est amusée à prendre la place sur laquelle nous étions stationnés, pour un autodrome. A bord de leurs poussives corsa équipées d’un kit échappement ils devaient certainement se prendre pour Fangio mais ne faisaient en réalité qu’un bruit épouvantable. Il y a les mêmes que chez nous.
Il fait un temps superbe mais toujours un vent épouvantable.
Etant bloqué ici et n’ayant rien à faire ; beaucoup trop de vent pour aller se promener en bord de mer, nous repartons vers une station Ypf afin d’avoir du wi-fi. Il y a à peine un quart d’heure que nous sommes garés que j’aperçois sur la piste de la station un fourgon 4x4 Mitsubishi jaune, hyper chargé ; je me dis, "ce n’est pas possible, c’est obligatoirement Peter et Meret", le couple Suisse qui était avec nous sur le Grande Africa. Il n’y en a certainement pas 2 comme celui-là, en Argentine. Je file à la station et effectivement ce sont bien eux. Nous ne pensions pas les revoir, nous les croyions bien en avance sur nous car ils étaient déjà à Valdès alors que nous n’étions encore qu’à Buenos Aires. Nous prenons l’apéritif et le déjeuner ensemble. Ils nous quittent dans l’après-midi. Nous restons devant la station. L’endroit est sécurisé, nous sommes entre la station et la gendarmerie nationale. Sécurisé mais bruyant. Nous n’avons pratiquement pas entendu de bruit de la journée mais à partir de 19 heures, comme la veille, la circulation est plus intense et toujours avec une quantité impressionnante de véhicules certainement pas aux normes en matière d’émission sonore.
Lundi 07 novembre 2016
Ce matin c’est tout gris et il n’y a pas de vent. A 8 heures nous sommes devant chez Ivéco. A 8h30 toujours fermé, je vais voir l’entreprise voisine afin de savoir si le garage est ouvert le lundi.
Si, si, espérar ; a las nueve. Encore ce mot « espérar » pour « attendre » avec l’espoir que quelqu’un arrive. Et oui le patron arrive à 9h15. Il me dit que c’est un problème d’injection mais qu’il faut qu’il parte faire une course et qu’il sera de retour dans une heure.
Enfin à 11 heures nous sommes dans le garage et il cherche la prise diagnostique qu’il ne trouve pas.
Il m’emmène chez un diéséliste et nous avons rendez-vous à « las très ». Oui mais moi bien évidemment dans ma petite tête qui ne comprends que le français, je me dis à treize heures c’est impeccable. Nous nous dépêchons de déjeuner, il est déjà 12h10 et à 13heures nous sommes au garage. Aie, aie ; "à la très", quinze heures ! Et pourtant, je le sais je l’ai lu je ne sais combien de fois sur le dico. Nous avons donc deux heures à tuer.
A 14h30 nous sommes au garage, assez tôt pour voir le patron fermer le garage et s’en aller. Le garage est ouvert à 15h15 par un jeune mécanicien. Lorsque le patron arrive ce jeune homme prends notre véhicule en charge.
Le garage est nickel. Il y a sur le côté et à l’arrière 3 laboratoires équipés l’un d’une énorme machine commandée par ordinateur. Dans les deux autres, des établis nickel avec des outils bien rangés. D’ après la valise diagnostique, pas de problème de turbo. Remplacement des filtres à air et à gasoil. Contrôle d’étanchéité des injecteurs et Tranquiloubilou fume toujours. Il nous faut revenir demain pour une épreuve des injecteurs.
Je lui demande ce que nous devons.
- Manana, manana
et il nous laisse partir sans payer, après avoir passé 4 heures sur le véhicule et que nous ne sommes qu'à 40 kms de la frontière chilienne.
Nous retournons stationner devant la station YPF. Nous sommes à Rio Gallégos depuis 3 jours et nous n’avons rien vu. Il faut dire que la balade dans la ville avec ce vent qui ne s’arrête jamais ne nous tente pas. Et puis seuls les problèmes du camion m’intéressent pour l’instant.
Mardi 8 novembre 2016
A 9heures, nous sommes, comme prévu chez le diéséliste qui démonte les 4 injecteurs. Passage au banc et résultat fatidique, 3 injecteurs sont abimés. D’après le sénior Ruggiéri, le patron du garage, il y a bien évidemment les 90000 kms du camion mais surtout le diésel classique chargé à Fitz Roy qui ne convient pas du tout pour un moteur Common rail. J’ai quand même du mal à croire que 45l puisse poser un tel dégât. En tout cas le fait est là la machine l’indique par des coches rouges sur les différents essais.
Il faut la journée pour remettre les injecteurs en état et les remonter après un test en machine qui cette fois-ci met des coches vertes partout. A 18 heures nous partons essayer le véhicule sur 40 kms afin de décrasser l’échappement mais Tranquiloubilou fume toujours. Beaucoup moins mais il reste un léger nuage noirâtre. Voilà notre mécano en quête du dilemme et finalement au bout d’une demi-heure il solutionne provisoirement le problème. L’axe d’une biellette du turbo serait cassé. Il faudrait soit pouvoir la souder, soit remplacer le turbo. Pour l’instant il la rafistolle avec du fil de fer afin que nous puissions nous rendre à Punta Arenas. En tout cas Tranquiloubilou ne fume plus. Il semble avoir retrouvé la pêche, mais comment en être certain il est impossible de faire un essai fiable dans cet endroit. Soit l’on a des côtes et avec un vent de face qui n’est jamais à moins de 50 km/h. Soit des descentes avec le vent dans le dos. Dans le premier cas Tranquiloubilou à un mal fou à tenir les 90 km/h. Dans l’autre cas, il est 120 en un rien de temps.
Après tout cela le mécano, me demande d’avancer Tranquiloubilou dans la cour pour faire un nettoyage moteur. On en profite pour faire le plein d’eau.Nous quittons les Etablissements Ruggieri vers 20 heures enchanté du travail effectué et du prix des réparations, pour 12 heures de travail consciencieux et méticuleux. J’ai été amusé de voir le temps qu’ils mettaient pour enlever le filtre à huile sur chaque véhicule, enveloppé dans un sac plastique à la taille du filtre. Il est apparemment impensable pour eux qu’une goutte de gasoil tombe sur le sol.
Nous retournons stationner devant la station Ypf en ville. Toujours aussi bruyant mais cette fois -ci nous sommes deux camping-cars. Un couple de Suisse est stationné devant nous.
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