Jeudi 15 décembre 2016.
Nous quittons El Chalten vers 10h00 toujours accompagnés du vent mais cette fois-ci dans le dos. Nous récupérons la nationale 40 sous un soleil superbe, alors que le ciel se couvrait sur El Chalten. Le Fitz Roy était totalement caché. Nous embarquons 3 auto-stoppeurs. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Il y a un nombre fou de jeunes qui font du stop au départ des villes ou dans des stations-services et ces trois-là sont au milieu de nulle part à 45 km de la première bourgade. On a une chance folle, Grégory, Jeanne et Estelle sont français. La conversation en espagnol aurait certainement été difficile. Jeanne et Estelle voyagent ensemble et elles viennent de rencontrer Grégory. Tous les trois viennent de terminer leurs études.
Oui, oui, c’est bien la nationale 40 et sur 72 kms entre Très Lagos et Gobernador Grégorès. Imaginez la nationale 10 entre Poitiers et Angoulême. Cela aurait un avantage, les routiers espagnols et portugais prendraient enfin l’autoroute.
Dominique n’a pas trouvé mieux que de vouloir faire à manger pour 5. Des pattes, des petites courgettes, des tomates et de la sauce tomate avec des pêches au sirop comme dessert et finalement on arrive à nourrir tout ce petit monde et c'est super.
Les travaux sont en cours depuis certainement très longtemps.
Nous longeons le Lago Cardiel qui a, lui aussi des eaux turquoises.
Nous sommes toujours étonnés du nombre de cyclistes rencontrés et ils sont très courageux.
Nous rattrapons Werner et Cornélia quelques kms avant Gobernador Grégorès.
Nous arrivons à Gobernador Grégorès vers 16h00. Nous déposons les 3 jeunes en ville et nous filons à la station YPF. Evidemment pas d’Euro10. Il faut attendre demain matin. Cela tombe bien, nous comptions bivouaquer ici. Le vent redouble de violence et par 3 fois je suis obligé de quitter le camping-car. 40 jours de bateau et pas de mal de mer, mais je vais l’avoir dans le camping-car. A 20h00 plus un soupçon de vent. Ce temps est incroyable.
Vendredi 16 décembre 2016
Pour la première fois depuis que nous sommes en Amérique du sud, je n’ai pas besoin d’allumer le chauffage le matin ; il y a 19° dans le CC. Le ciel est bleu et le soleil commence à pointer. Plein d’eau, de gasoil, un petit tour au super marché, les distributeurs de billets de la seule banque de Gobernador Gregores n’acceptent pas les cartes à puce, et nous voilà partis. A la sortie de la ville, nous apercevons nos trois jeunes français. Il est 11h00 et cela fait 3h30 qu’ils attendent désespérément sur le bord de la route. Nous les embarquons à nouveau.
La nationale 40 après Gobernador est goudronnée mais elle monte sournoisement, de 350 à 800 mètres sur un immense plateau désertique balayé par le vent. Une bonne partie du trajet nous avons encore ce p….n de vent de face ou trois quart face. Nous nous arrêtons pour déjeuner vite fait à « las Horquetas ». Sur la carte c’est marqué comme si c’était une ville. En fait c’est un hôtel restaurant. Nous demandons l’autorisation de stationner le temps de déjeuner. Aucun problème. Ou plutôt si, j’ai stationné le camping-car avec le vent dans le dos ; et une antenne télé, une ! Elle s’est soulevée avec la force du vent et a cassé. Et me voilà maintenant, avec un vent à décorner les bœufs (ou… !), à genoux sur le toit du camping-car pour démonter la parabole. Nos cassons la croûte vite fait et à 14h00 nous repartons. En parlant de bœufs, les vaches aujourd’hui sont toutes couchées devant le moindre monticule de terre ou bosquet qui puisse les abriter. Et nous comme des c..s, nous, nous avons pris la route. Il faut être complètement taré pour voyager avec un tel vent.
Et encore plus en vélo, il faut voir les embardées des cyclistes.
Nous finissons par arriver à Bajo Caracolès. Il est 16h00. deux heures pour faire 120 kms. Je n’ai jamais roulé aussi peu vite. Par deux fois encore j’ai cru que le vent allait retourner le cc, je l’avais laissé prendre de la vitesse dans les descentes.
Après avoir demandé l’accord, à la station-service-hôtel-épicerie, nous stationnons le long de la haie d’arbres qui clôture son jardin. Totalement abrité du zef. Nos trois jeunes s’installent sur le bord de la route. Durant notre trajet, nous avons vu 2 semi-remorques, 4 motos, 3 cyclistes et pas 10 voitures. Nous espérons qu’un automobiliste les emmènera. Heureusement ils n’attendent pas plus d’une demi-heure pour être embarqués. Nous, nous restons là pour la nuit. Sur IOverlander, nous ne voyons pas d’endroit abrité du vent indiqué à la « Cueva de las manos ». Il reste 47 kms de piste, nous partirons demain matin de bonne heure.
Comme hier soir le vent cesse aux environs de 20h00. A croire qu’il a avalé une horloge. A la nuit tombée les véhicules s’arrêtent sur le grand parking face à l’hôtel.
Samedi 17 décembre 2016
6h30, ciel bleu, soleil et devinez quoi ? Il va encore nous em…..r aujourd’hui. Il aurait apparemment soufflé à 95 km/h hier. Souhaitons qu’il soit un peu fatigué.
Nous quittons le bivouac à 9h00. Les sites touristiques en Amérique du sud, cela se mérite. 47 kms de tôle ondulée plus ou moins prononcée pour rejoindre
La piste sèche est relativement roulante, 30 à 60 km/heure et nous arrivons à 10h15. Nous avons bien fait de nous arrêter à Bajo Caracolès car nous n’avons pas vu le moindre recoin ou l’on aurait pu stationner la nuit à l’abri du vent.
Le parking est désert et minuscule, Ils ne doivent pas recevoir beaucoup de monde en même temps.
La visite guidée, de ce site classé au patrimoine mondial par l’Unesco, en Espagnol et anglais débute à 11h00. La guide commence par nous dire que nous avons de la chance, il n’y a pas de vent ce matin, hier ils étaient obligés de se tenir aux rambardes. C’est vrai qu’ici il n’y a plus de vent. Très jolie et intéressante promenade.
La guide ne parlait pas trop vite et nous avons pu comprendre pas mal de chose.
Nous déjeunons avant d’attaquer la côte. Je me disais bien en descendant ce matin que cela serait dur à remonter. Tout en première. Nous prenons une piste à droite que nous indique le gps pour rejoindre la nationale 40. IL n’y a aucune indication, seulement des panneaux indiquant une descente très prononcée. Pour être prononcée elle est prononcée ; à tel point que je me dis "pourvu qu’on ait pas à faire demi-tour car je ne sais pas si Tranquiloubilou pourra la remonter". Plusieurs descentes du même genre nous amènent au fond du Canadon Caracoles Chico. C’est superbe. Oui mais de l’autre côté il faut remonter et toutes les côtes sont à prendre en première. Je serais curieux de savoir si un camping-car traction non 4X4 peut monter ces côtes car rien n’est signalé et je me dis que certain ont dû rester au fond du canyon.
Cela vous chatouille ou cela vous gratouille? ................à moins que cela ne soit son quart d'heure de folie.
29 km et nous récupérons la nationale 40. Le vent n’étant pas trop fort nous arrivons à Périto Moréno vers 16h00. Nous nous installons pour la nuit au camping municipal, les bivouacs libres indiqués par Ioverlander ne nous plaisant pas trop.
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